28 décembre : 15ème jour : de Sidi Ifni à « Le Roi Bédouin » (62 km au sud de Tarfaya) : 499km
Après une nuit régénératrice (Laurent ayant eu sa chambre simple « youppie ») à l’hôtel Bellevue et une douche à 10 DH, nous battons notre record de précocité matinale et mettons les voiles à 8h00. La nationale 12 menant à Ghelmim (ou Goulimime) s’élance dans de jolis paysages semi-arides. Nous croisons un « chasse-sable » au passage. La ville de 96’000 habitants n’a rien de très attrayant, son seul site touristique, le palais du caïd Dahman datant d’une centaine d’années, est en ruine. Nous nous y arrêtons néanmoins pour le p’tit déj dans un troquet au bord d’u rond-point. Il y un presse- oranges mais pas de fruits. Ni une ni deux, Daniel part en acheter 3kgs avec un gars local qui lui montre le chemin. Paul règle sans broncher la facture en tirant 125 DH de la bourse commune, voilà un café-œufs-pain chichement payé ! Nous reprenons maintenant la route nationale 1 et Laurent avale les 125km jusqu’à Tan-Tan avec des pointes presque 120km/h, la classe ! Le paysage est assez varié, le sable commence à montrer un peu plus que le bout de son nez. Il n’y a que 20km jusqu’à l’Atlantique, nous décidons de les faire immédiatement et d’aller boire un café à El Ouatia. Ce village semble être en plein boom immobilier, de nombreux hôtels sont en construction, nous nous attablons d’ailleurs face à la mer dans un établissement à peine ouvert. La route est encore longue et nous repartons à travers de superbes alternances de désert rocailleux entremêlé de quelques dunes. Nous traversons quelques oueds, à chaque fois il y a une petite crique verdoyante. Au km 56, le pont sur l’Oued Chbika (ou Cheibeika) nous offre même une escadrille de flamands roses en démonstration. L’endroit est également une réserve de cormorans. C’est très joli, si ce coup-là, le « Lonely Planet », une fois n’est pas coutume, s’est complètement planté, même si des milliers de sacs de plastique dispersés par le vent et des tas de détritus jonchent le sol depuis trop longtemps. A un endroit il y a même un chien crevé…mais ça au moins c’est la nature ! Au km 112, deux kilomètres avant Sidi Akhfennir, on aperçoit un trou sur la droite mais nous passons tout droit sans s’arrêter, après avoir hésité. Daniel remarque que le « Petit Futé » décrit ce gouffre circulaire de 30m de diamètre et autant de profondeur. On appelle le « trou du diable ». L’océan vient s’y engouffrer par une galerie souterraine. Nous nous arrêtons au village pour faire le plein et prendre une photo de la falaise (hélas le paysage est toujours gâché par ces satanés sacs en plastique et détritus). Les estomacs crient. Nous cherchons un endroit pour se sustenter. Rien de très ragoûtant ne se présente, nous continuons un kilomètre plus loin jusqu’à « La Courbine d’Argent » mais ils n’ont plus rien à manger. Retour au village pour acheter du pain et des tomates, puis nous retournons à cette curiosité naturelle impressionnante pour pique-niquer. Heureusement ! On aperçoit des pêcheurs perchés sur la falaise, et c’est pas du chiqué (pas comme le certains bluffeurs gageurs….hein Laurent !)
C’est reparti vers le Sud, il y a des salines sur la droite mais Paul, au volant, file à toute allure. On le sent depuis le matin piaffer d’impatience d’arriver à Tarfaya, où Antoine de St-Exupéry a séjourné de 1927 à 1929 et où il a écrit « Courrier Sud » et une partie du « Petit Prince ».
Tarfaya (طرفاية) est une ville du sud du Maroc, autrefois appelée Villa Bens du temps du protectorat espagnol. Tarfaya fut occupée en 1882 par les Anglais. Ils y construisent un comptoir commercial baptisé « Casa Del Mar », qui se trouve actuellement en état de délabrement. Les tribus sahraouies ont alors sollicité l’intervention du sultan Hassan I qui négocie leur départ vers l’année 1885 en leur rachetant cette agence commerciale. Au cours de l’année 1927, la grande aventure de l’Aéropostale, cette société de transport de Toulouse dont le fondateur, l’industriel Pierre Georges Latécoère, croyait fermement à l’avenir de l’aviation en tant que moyen de transport commercial et de communication entre les hommes, commence. Il engagea, pour mettre en place un réseau de « lignes aériennes », un pilote de guerre, Didier Daurat, personnage intransigeant mais juste qui parvint à pousser les hommes aux limites de leurs possibilités. L’aviation était encore une activité nouvelle et un peu mystérieuse, pour ne pas dire mythique. Elle attirait ainsi des hommes jeunes et plein d’ambition, débutants pour la plupart et prêts à conquérir le monde entier en vivant intensément. La piste de Cap Juby, à proximité, fut une importante escale des lignes de l’Aéropostale. Antoine de Saint-Exupéry y fut nommé chef d’escale en 1927. Il y resta 18 mois, négocia avec les tribus maures insoumises la libération des pilotes prisonniers et y écrivit son premier roman, Courrier sud. le 28 septembre 2004, un musée y a été ouvert, créé par l’association Mémoire d’Aéropostale, soutenue notamment par la mairie de Toulouse et Airbus. Ce musée a notamment été inauguré par le célèbre journaliste aéronautique Bernard Chabbert, dont le père participa également à l’aventure de l’aéropostale.
Airbus Industries a co-financé un monument et un musée à sa mémoire. Il rêve même d’y passer la nuit. En arrivant, on voit le visage de Paul se décomposer sous la déception et l’exaspération : le mémorial n’est qu’un malheureux petit avion de pacotille en fer rouillé sur un petit socle vert et le musée est fermé car le conservateur est en vacances. Quant à la bourgade, hormis sa « Casa Mar » au large d’une plage, elle n’offre aucun charme. Nous continuons donc encore 62km jusqu’au camping « Le Roi Bédouin », tenu par Luc et Martine, des Belges, croisant au passage la « frontière officieuse » du Sahara occidental après une vingtaine de kilomètres. Le souper est constitué de ris et d’un tagine (ragoût) de dromadaire aux dattes (et amandes). Pour les non-initiés cela ressemble à s’y méprendre à du bœuf. Laurent et Paul affamés goûtent également aux fromages de chèvre « maison » et aux desserts (mousse au chocolat et mocca), A notre gauche, une allemande seule. Elle nous informe que son mec à une bronchite. En la cuisinant un peu, on apprend qu’il a également 39° de fièvre, des frissons et on lui a prescrit un décongestionnant et des antibiotiques dans un hôpital de Laâyoune. Elle semble presque surprise qu’à notre avis, le gars a une grosse grippe. Comme c’est viral, nous restons à distance, ce serait con de choper ces vilaines bébêtes avant la palu, on pourrait confondre ! L’endroit, dispose de tentes en dur mais aucune n’étant disponible, c’est l’occasion de tester nos trois tentes « deux secondes » Quechua. Il fait nuit mais les tentes s’ouvrent effectivement automatiquement en deux secondes. Paul et Daniel disposent leur tente sous le vent à une certaine distance de Laurent en espérant s’endormir rapidement ! C’est sans compter sur une bande de « fin-ronds » de Loire-Atlantique, identifiés grâce à leur plaque minéralogique française « 44 ». Apparemment la région de Nantes doit regorger des espèces suivantes : enculés, têtes de bite et juifs car ces noms résonnent dans tout le campement avec un volume sonore à faire pâlir le champion du monde des muezzins ! En cause, un non-partage de maquereaux à la moutarde, qui causera la séparation du groupe le lendemain matin.
29 décembre : 16ème jour : du camp « Le Roi Bédouin » à Dakhla : 627km
Le réveil des braves se situe autour des huit heures mais le rythme est lent. Paul va commander les petits-déjeuners tandis que Laurent prépare du café sur le Camping Gaz pour son « Einsatz » inaugural, C’est l’occasion d’un petit Lavazza emmené de Suisse avant de goûter au nectar de Luc. Il faut maintenant s’essayer au pliage des tentes. Par chance, il y a un voyageur toulousain accompagné de son papa et d’un ami dans le camp. Ils sont partis pour cinq mois à travers l’Afrique de l’Ouest. Avec nos cinq semaines, on fait presque ridicules à côté ! Expert en re-pliage de tentes (beaucoup plus compliqué que le dépliage), il nous donne un cours express de la procédure. Paul constate que le roi Luc doit avec des couilles rutilantes car à 580DH la facture pour trois Helvètes ayant campé et pas vraiment douché (eau de mer froide), extrapolé aux 17 personnes clients présents cette nuit-là, comparé aux frais fixes à assumer, l’affaire doit être en or. Le Monsieur s’amuse même à débrancher l’ordinateur et l’appareil photo en charge de peur que ses panneaux solaires n’explosent ! Il refuse également de servir du thé non commandé car il faut mettre bouillir de l’eau….et ça prend du temps « dixit ». Il est sans doute plus désorganisé que méchant mais nous ne pouvons décemment pas lui faire de la pub, même si son épouse est sympa.
Une trentaine de kilomètres nous sépare de la ville la plus importante (200’000 habitants) du Sahara occidental.
Laâyoune (El Aaiun), (en arabe : العيون [Al Aīūn], El Aaiún ou El-Ayoun, littéralement : « les yeux » ou « les sources »), est la plus importante ville du Sahara occidental. Elle est située au bord de l’Atlantique, à 500 km au sud d’Agadir, sur la route menant à Dakhla. Elle est contrôlée et administrée par le Maroc depuis 1975. Laâyoune est le chef-lieu de province pour l’administration marocaine. La ville est revendiquée comme capitale par la République arabe sahraouie démocratique. El Aaiún est également le nom d’un des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Algérie). La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a son quartier général à Laâyoune.
Laâyoune est une ville moderne, Laurent qui aimerait voir une église vieille de 100 ans doit déchanter. Les contrôles policiers, militaires et de la gendarmerie se succèdent. L’ONU est également présente avec le MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Sahara occidental) mais nous ne les voyons pas. Un petit tour dans cette ville sans intérêt touristique, quelques petits clichés (dont l’étonnante cathédrale espagnole avec sa coupole blanche- fermée – et la grande mosquée Moulay Abdel Aziz) et nous continuons la route. Le port de la ville, El Marsa, est distant de 26km. La particularité est l’arrivée du plus long convoyeur du monde (plus de 100km) qui amène le phosphate depuis la mine de Bou Kra, c’est assez unique et vaut bien une petite pause, d’autant plus qu’il y a un (parmi les innombrables) contrôle de police à l’endroit où le convoyeur croise la nationale ! Il reste 460km jusqu’à Dakhla, il ne faut pas traîner et nous remettons les gaz. La route comporte notamment un no man’s land, un désert rocailleux de plus de 100km appelé « hamada ».
Aux abords du cap célèbre Boujdour, réputé dangereux, des épaves jonchent la plage. Boujdour (km 188) est l’occasion d’une nouvelle halte. Paul achète des Rayban authentiques pour remplacer celles qu’il a cassées, elles sont superbes. Laurent achète de l’eau et Daniel se ballade et prend quelques clichés. Il engage la conversation avec Mouloud, un moniteur d’auto-école, qui nous invite tantôt pour le thé. On apprend que l’alcool n’est pas toléré ici et qu’on pourrait vendre tout et n’importe quoi, mais surtout des pièces mécaniques de rechange, de la bière et des tee-shirts. On le saura pour la prochaine fois !
Au prochain contrôle, il y a un panneau indiquant que Dakar est à 1’740km, l’occasion d’une belle photo prise sympathiquement par Monsieur l’agent. Un Sénégalais arrive avec une Opel et un gros souci d’alternateur : on lui conseille de faire vérifier avant de s’engager au Sud, d’autant plus qu’il est déjà 16h15 et que la nuit tombera dans un peu plus de deux heures. C’est reparti et nous atteignons notre but, Dakhla, vers 20h30. Il fait bien évidemment nuit et on s’installe dans le premier camping. L’enthousiasme de Laurent est très mesuré (et c’est un euphémisme) car sa nette est un peu légère pour son dos endolori. Le camping fait motel et arrange une chambre en mettant le matelas du chien à disposition de Laurent ! Paul s’en va dormir, il n’a pas faim car il a liquidé le pain, la « vache qui rit » et les fruits en route. Bonne nuit ! Laurent et Daniel s’en vont au centre y déguster des merveilleux fruits de mer (moules et couteaux) et cinq délicieuses langoustes au restaurant Bahía, une adresse à retenir, d’autant plus que la facture n’excède pas DH 350 (environ CHF 50.-). On croit rêver ! C’est pas beau la vie ? Seul « hic » : ils n’ont pas de licence d’alcool, pas de problèmes : nous nous abreuvons d’une bouteille de champagne tirée de la réserve emmenée de Suisse par Laurent. Voilà une longue journée parachevée idéalement, nous pouvons donc aller jouir du repos du guerrier !
30 décembre : 17ème jour : autour de Dakhla : 65km
Dakhla (arabe : الداخلة) est une ville du Sahara occidental sous contrôle du Maroc, anciennement appelée Villa Cisneros en hommage à Francisco Jiménez de Cisneros. Il s’agit aujourd’hui d’un des grands ports de pêche de la région, dont la population varie du simple au double en fonction des périodes de pêches. La ville est l’un des derniers postes frontières avant la Mauritanie. Un aéroport dessert la ville à partir de Casablanca au moins trois fois par semaine.
A peine levé, Paul rigole car Laurent et Daniel ont annoncé depuis longtemps qu’ils iraient se baigner ici…mais le terrible vent (les tentes menacent de s’envoler et ça a tapé toute la nuit), l’air vif et l’eau plutôt fraîche (environ 17°C) n’incitent pas à faire trempette. Laurent et Daniel prennent leur première dose…de méfloquine (antipaludéen) prophylactique, à répéter dans une semaine, donc ! Paul, suffisamment immunisé, renonce et se contentera d’une prise curative, au cas où… Le temps est couvert, dommage car le site, avec ses magnifiques et larges plages, est assez enchanteur et propice aux sports nautiques fun, comme le windsurf, wakeboard ou le kitesurf, dont on admire un troupeau d’adeptes en pleine action à l’occasion d’une mini-excursion le long de la péninsule vers le PK 31 (où il y a une base tenue par Rachid, un athlète confirmé ayant participé aux JO de Sydney en 2000). Le professeur Paul explique à Laurent les rudiments de la conduite sur sable sans 4×4 : petite vitesse et beaucoup de puissance sont les deux facteurs les plus importants. Laurent sort le cerf-volant qu’il a reçu en cadeau « Shell » à Porrentruy mais jette l’éponge après 15 minutes, le montage de l’objet étant plus complexe que celui des tentes. On aperçoit au fond une dune-île qui redevient simple dune à marée basse (phénomène toujours inexpliqué à ce jour).
Un petit tour par le port et les « bidonvilles » nous amène sur le boulevard Hassan II, qui constitue le front de mer. Nous nous attablons pour le repas de midi à la « Casa Luis » et dégustons une excellente salade de poulpes ainsi que des brochettes de courbine. C’est bon mais la « ceviche de corvina » sud américaine s’adapte encore mieux à la tendre chair blanche de ce poisson. Il y a une prise électrique disponible c’est l’occasion rêvée de rattraper un peu le retard accumulé dans la rédaction du blog. Nous prenons soin de vous, chers lecteurs ! Après un bon moment de revue commune des photos et du texte, Daniel continue à rédiger tandis que Paul et Laurent vont faire quelques courses, faire le plein et surfer…sur internet. Laurent trouve une paire de matelas salvateurs qui le réconcilient avec l’idée du camping.
Le plan est de mettre à jour le blog sur le site puis de s’octroyer enfin le premier hammam. Cela n’aura pas permis de visiter la ville mais a priori ce n’est pas une grande perte, l’essentiel de la beauté du coin étant dans la nature et pas l’architecture. Vers 21h, Paul souhaite rentrer dormir, Laurent le reconduit et passe ensuite chez le coiffeur tandis que Daniel se rend au cyber-café, où il est rejoint par Laurent à 22h40. Trop tard pour le hammam, on aura traversé tout le Maroc sans s’y rendre une seule fois ! La connexion étant lente, Daniel réussit à mettre le texte à jour mais pas de publier toutes les photos souhaitées. Nous rentrons vers 1h30 du mat, non sans s’arrêter dans une boulangerie acheter deux pains au chocolat (mis au coup de fusil) et deux morceaux d’un gâteau plutôt bon qui finissent dans nos estomacs vides.
31 décembre : 18ème jour : de Dakhla à Nouadhibou : 365km
En ce jour de Saint-Sylvestre, nous partons à 8h20, avec seulement 20 minutes de retard sur l’horaire prévu, on s’améliore ! Ça devrait le faire car de toutes façons la douane mauritanienne est sensée être fermée de 12h00à 15h00 et nous n’avons environ « que » 360km pour y parvenir sans qu’il y ait beaucoup de sites à visiter sur le chemin. Le ciel est d’un bleu immaculé mais la température est toujours plutôt fraîche. Une fois le énième et toujours courtois (de notre part aussi, il faut le signaler) contrôle franchi, nous obliquons à droite et reprenons la direction du Sud sur la nationale 1. Nous faisons notre halte petit-déjeuner juste avant le village de El ‘Argoub. Comme c’est en face de Dakhla, c’est l’occasion d’une dernière photo.
Vers 10h30 nous repartons pour la dernière étape marocaine. Nous croisons maintenant la ligne des 23°27’’ du tropique du cancer. A partir de maintenant un océan de grandes (surnommées « pan a sucar ») et plus petites dunes défile, quelquefois il règne une sorte de brouillard sableux, c’est un peu lunaire. Un peu plus loin, une voiture de contrebandiers (on l’imagine au vu de le liasse de billets dans la poche de leur caissier) et en panne d’essence. Leur jauge ne fonctionnant pas ils n’ont pas remarqué que leur réservoir fût vide. Bons princes, nous leur vendons quatre litres à DH 5 l’unité. Pendant que Paul transvase dans une bouteille en PET, l’un des marocains veut de bonne volonté accélérer le mouvement et renverse deux décilitres sur les avant-bras de Daniel qui tient la bouteille.
Ça et là des dromadaires (une fois pour toutes : il n’y a pas de chameaux en Afrique !) a première vue sauvages, mais en fait ils sont toujours surveillés. On aperçoit un gardien (ou méhariste) courir après eux dès qu’ils s’éloignent un peu trop ou s’aventurent sur la route de manière trop insistante.
Vers 14h15 nous atteignons le dernier poste d’essence avant la Mauritanie, environ 80km avant la frontière. On remplit les réserves de carburant et d’eau ainsi que nos estomacs avec un tagine de viande (sans doute du mouton) avec beaucoup de légumes dégusté à la marocaine (avec du pain et trois doigts de la main droite) et profitons pour recharger l’ordinateur. On profite également de prendre quelques renseignements pratique sur la Mauritanie : assurance (EUR 35 pour 30 jours), taux de change (OM 330 pour EUR 1, peut-être OM 350 au marché noir), et procédures douanières (il semblerait qu’une demi-heure suffise pour les non Marocains). Au resto débarque une californienne qui a fait l’aller-retour pour rien car son ami marocain de Rabat n’a pas obtenu de visa d’entrée. Nous repartons à 15h00 et passons un dernier contrôle de police quelques kilomètres plus loin.
L’officier marocain à la frontière où nous arrivons vers 16h00 nous distribue deux formulaires par personne et indique à nos oreilles amusées qu’à la rubrique « domicile », nous pouvons indiquer le véhicule, soit Mercedes 208D, JU 21864. Pendant l’attente administrative, Daniel s’en va discuter le bout de lard avec les officiers devant la barrière. Environ une demi-heure plus tard et après un ultime contrôle nous passons la dernière porte et arrivons sur le spectacle de désolation attendu : plus de route goudronnée mais une piste défoncée (rappelons ici que la route asphaltée que nous avons traversée n’existe que depuis moins de trois ans !), des carcasses de voitures dont certaines ont manifestement sauté sur des mines et des acheteurs de véhicules. Laurent, d’ordinaire très efficace au volant, n’a sans doute pas retenu la leçon de Paul de la veille et s’ensable dans les 2 premiers mètres de sable mou. Nous avons à peine sorti les planches et la pelle qu’une ribambelle de bonnes âmes et une camionnette sont sur les lieux mais on se débrouille bien tous seuls. Ouf, car il faut encore passer la frontière mauritanienne !
La suite trépidante….bientôt. D’ores et déjà nous souhaitons à une merveilleuse année 2008 à nos fidèles lecteurs, parents et amis.
Bonne Année à tous,
Laurent, Paul et Daniel